Il fait froid. Les blizzards soufflent, et nul rayon
Ne dore des forets les blancheurs infinies;
Mais Noèl sur nos seuils laissa comme un sillon
De clarté, de parfums, de paix et d'harmonies
Et sur l'épais verglas des chemins boulineux,
Sur les trottoirs glissants et clairs comme l'agate,
Dans les logis obscurs, sous les toits lumineux,
L'allégresse loquace et tapageuse éclate
En vain la neige à flots tombe des cieux brouillés,
En vain le grand réseau polaire nous enlace,
En vain le fouet du vent nous flagelle la face,
Nos coeurs ont la chaleur des bords ensoleillés.
Nos coeurs français n'ont rien des froideurs de la bise
Qui tord l'arbre souffrant et mort presque à moitié,
Et nous nous enivrons de la senteur exquise
Qu'épanche sur nos fronts l'arbre de l'amitié
Ce vif rayonnement de joie en tous sens brille
Et glisse jusqu'au gite isolé du colon
Aux tables des fricots le sel gaulois pétille,
Et tout un monde gigue au son du violon
Les somptueux salons sont ruisselants de flammes,
Et sous le flamboiement des lustres de cristal,
Comme un écho divin, la musique du bal
Emporte en ses replis prestigieux des ames
Dans tout cercle du soir plus vive la gaité,
Pendant que sur les toits sanglote la rafale,
Ou qu'au ciel éclairci l'aurore boréale
Déroule les spendeurs de son voile enchanté
William Chapman (1850-1917)
Commentaires
juste... magnifique
bisous, et oui si l'hiver est rude il va falloir se niché et se serré tres fort pour ne pas avoir froid, bon espèrons avoir une journée meilleure qu'hier,
Bonjour,
Bel article sur le givre.
J'ai moi même pris des photos du givre sur les arbres, et en zoomant un peu on y découvre des merveilles.
... çà fera l'objet d'un prochain article sur mon blog.
Au plaisir de se relire.
Gérard